MACR 2873
Equipage du « Duffy’s Tavern »
Pilote
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Capt
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Douglas K. HOVERKAMP
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EVD
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Co-pilote
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1Lt
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Ernest J. HOPPE
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PG
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Bombardier
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1Lt
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Frank PAISANO
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PG
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Navigateur
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1Lt
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Meyles A. SHEPPARD
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EVD
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Tourelle Supérieure
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T/Sgt
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Wendell J. SHEPARD
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PG
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Radio
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T/Sgt
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Orvin TAYLOR
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EVD
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Tourelle ventrale
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S/Sgt
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Benjamen H. St JOHN
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EVD
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Mitrailleur latéral
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S/Sgt
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Howard W. LAWSON
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EVD
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Mitrailleur latéral
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S/Sgt
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Clement C. BUDELMAN
|
EVD
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Mitrailleur arrière
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S/Sgt
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Warren J. PROSPERI
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EVD
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Les sous-officiers de l’équipage. (Photo Fold3.com)
De G à D: W. Sheppard, C.
Budelman, H. Lawson, B. St John, O.Taylor, W. Prosperi.
Le 29 janvier 1944, lors du retour
d’une mission sur Francfort, le « Duffy’s Tavern » a dû être évacué
par son équipage.
Tous les hommes avaient pu atterrir sains et
saufs et plusieurs purent échapper aux allemands. Les rapports d’évasion
contiennent peu d’informations exploitables car les documents manuscrits sont quasiment illisibles, sauf
celui du 1Lt Meyles Sheppard.
Nous en retiendrons simplement que :
- Le Cpt
Hoverkamp a atterri près
de Baclain
- Le T/Sgt
Taylor a aussi atterri près
de Baclain. Il a rencontré le Cpt Hoverkamp 20 minutes après son atterrissage.
-Le S/Sgt Prosperi signale avoir atterri près de Stavelot.
- Les
S/Sgts Budelman, Lawson et St John atterrissent près de Gouvy. Ils seront aidés
par des agents des douanes et passeront 2 ou 3 jours à Salmchâteau avant d’être
conduits à Liège.
Anecdote :
Les rapports de H. Lawson et B. St John
signalent que le « P-51 N° 275051
s’est écrasé à Liège près de chez « John Cockerill and Son’s » le 20
février 1944. Le pilote a été tué. »
Nos recherches ont effectivement permis de
trouver la trace d’un avion portant le même numéro et qui s’est écrasé à cette
date.
Cependant il ne s’agit pas d’un P-51, mais
bien d’un P-47 piloté par le 1Lt Richard I. Reed.
Il participait à une mission d’escorte de
bombardiers. Son avion aurait été endommagé lors d’un combat aérien dans la
région d’Aix
Il faisait partie de 335e Fighter
Squadron du 4e Fighter Group.
Sources: MACR: N° 2664.
Livre: 4th Fighter Group ”Debden Eagles” Osprey
Publishing.
Informations complémentaires du site http://www.cometeline.org/
Le copilote, Lt Ernest J. Hoppe sera fait
prisonnier.
Le bombardier Lt Frank Paisano Jr, d’abord évadé, sera arrêté par la suite,
de même que le mitrailleur dorsal T/Sgt Wendell J. Shepard.
Le
rapport du 1Lt Sheppard est très détaillé et
bien lisible. Voici son récit :
Le moteur #1 perdait à l’huile
avant que nous ne franchissions la côte française, mais nous continuâmes vers
l’objectif, nous étions le guide de réserve.
La situation autour de l’objectif
était très mauvaise et nous perdîmes une demi heure au dessus de l’objectif
afin nous placer en file pour le bombardement. Quelques temps après le largage
des bombes, un moteur tomba en panne, puis un deuxième, puis un troisième.
Lorsque nous n’eûmes plus qu’un
seul moteur en fonctionnement, le pilote me demanda combien de temps il nous
fallait pour gagner la côte. Lorsqu’il réalisa que nous n’aurions pas le temps
d’y arriver, il ordonna aux hommes de sauter en parachute quand ils le
voudraient. Nous restâmes tous calmes tout en nous hâtant d’évacuer l’appareil.
Je suivis le bombardier (Frank Paisano).
Je quittai l’avion vers
J’atterris dans une grande forêt
au sud de Prüm, à environ
Vers 17h30, j’arrivai à l’orée de
la forêt. Je regardai autour de moi et je ne vis rien de dangereux. Mais juste
en sortant des bois, je vis une sentinelle armée d’un fusil arrivant vers moi à
une distance d’environ
Je rebroussai chemin immédiatement
en faisant un cercle et je l’évitai.
Je changeai de direction vers le
sud est pour rester à couvert et je gardai mon cap jusqu’au soir. Cette nuit-là,
je dormis dans un bouquet d’arbres, mais je me réveillai souvent à cause du
froid. J’étais vêtu d’une chemise kaki, d’un pantalon rose, d’une tenue de vol électrique, d’une veste A2
et d’une combinaison. Aux pieds, j’avais des chaussures électriques et des
bottes de vol. Durant la journée j’avais rempli ma gourde d’eau, je mangeai un
tiers de ma barre de chocolat et quelques tablettes Horlicks (tablettes énergétiques).
Je me réveillai le matin et me
dirigeai à nouveau vers le sud ouest. Vers 9h, je traversai une ligne de chemin
de fer et je rencontrai un civil traversant le champ dans ma direction. Je
m’écartai de lui et il m’observait. Je pensai qu’il me suivait mais quand je me
retournai, je ne le vis plus.
Vers 15h00, j’arrivai à l’orée du
bois et je regardai avec soin autour de moi avant de m’engager en terrain
découvert. J’aperçus, à une certaine distance, un soldat allemand armé d’un
fusil. Je tournai avec précautions à travers bois et je vis le même civil que
j’avais vu le matin. Il était accompagné de 3 autres hommes, tous armés de
fusils. Je fis marche arrière et je me mis à couvert à un endroit d’où je
pouvais observer le soldat allemand. Les autres s’avancèrent vers lui, lui
parlèrent, puis marchèrent avec lui hors de vue.
Je continuai mon chemin le reste
de la journée. Mes chaussures électriques et mes bottes de vol rendaient ma
marche difficile et désagréable car elles étaient humides et le restaient tout
le temps lors de la traversée de cours d’eau. Le froid ne rendait pas la
situation plus agréable.
Ce jour-là, je mangeai un autre
tiers de la barrette de chocolat, je bus un peu de lait et des tablettes Horlicks.
Celles-ci me rendirent malade et j’ai eu beaucoup de problèmes pour les
digérer. Je bus beaucoup d’eau ce jour-là et je pris soin d’utiliser
régulièrement les tablettes de Halazone (destinées
à purifier l’eau).
Je me reposai à un endroit où les
branches basses de trois ou quatre arbres procuraient un léger abri.
Le troisième jour, rien ne se
passa. Je traversai beaucoup de champs et je vis beaucoup de personnes de loin.
Certains fermiers me virent mais semblèrent ne me prêter aucune attention. Il me semblait que je n’étais pas
en territoire sûr, et je ne m’arrêtai
pas pour leur parler. Je me déplaçais dans une région très accidentée.
Cette nuit-là, je dormis encore
dans les bois et je constatai que le froid était plus intense que les autres
nuits. Auparavant, j’avais suspendu ma gourde à eau et une couche de glace
s’était formée au sommet, cette
fois, c’est tout le contenu qui était gelé. Je n’eus pas beaucoup de repos.
Le quatrième jour, rien de
spécial. J’ai juste continué de marcher. A ce moment, les provisions de mon kit
d’évasion étaient presque épuisées. Comme je sortais des bois pour descendre
dans une vallée et traverser un cours d’eau, je vis deux hommes sur une
charrette venant vers moi. L’un des deux avait un objet sur son épaule et j’ai
pensé que c’était peut-être un fusil. Je ne pris pas le temps de regarder plus
soigneusement et je descendis dans la vallée pour être hors de vue.
Je trébuchai deux fois sur des
pièges à lapin, je me relevai et je trébuchai sur un autre. Je ne fus
apparemment pas vu durant ce temps.
Quand je regardai dans les bois de
l’autre côté, je vis ce que je croyais être un fusil, mais c’était une hache.
Plus tard dans la journée,
j’arrivai à un endroit où un certain nombre de personnes travaillaient dans les
champs, et je ne pus pas les contourner.
J’attendis environ une heure et
demie jusqu’à ce que les personnes retournent chez elles.
J’arrivai près d’une grange fermée
de trois côtés. Elle contenait du grain, j’y passai la nuit.
Ce jour-là, je mangeai un peu plus
de tablettes de lait malté et des chewing gums.
Je trouvai quelques petites pommes
de terre qui n’étaient pas en très bon état et je bus beaucoup d’eau.
Cette nuit-là, je pus me reposer
mieux que précédemment.
Le cinquième jour, je me déplaçai
comme auparavant à travers bois et champs. Rien ne se passa. Je vis des gens
dans le lointain, ils ne purent voir comment j’étais habillé.
La campagne devenait un peu
meilleure. J’avais perdu une de mes boussoles, et l’autre était couverte
d’humidité. Quand j’essayai de la sécher, le verre se cassa mais elle était
toujours utilisable.
Tard dans l’après-midi, j’arrivai
sur une colline d’où je pus voir une ville dans le lointain.
Je m’arrêtai près d’un village et
je me cachai dans une haie le long de la route jusqu’au crépuscule pour aller
jusqu’à la première maison. Pendant ce temps, j’observais les gens qui
marchaient sur la route.
Je commençai à avoir faim et, au
crépuscule, je me dirigeai vers la première maison. L’excellente haie
protectrice se prolongeait jusqu’à la troisième maison. J’approchai de la porte
de l’étable. Quand une femme arriva, je luis dis « Je suis un aviateur américain, pouvez-vous m’aider ? »
Elle sembla surprise et s’en alla. Comme
elle ne semblait pas inamicale, j’attendis de voir ce qui allait se passer.
Elle revint avec son mari et un autre homme. Ils me parlèrent et comme ils
comprirent que j’avais faim, ils m’apportèrent à boire et à manger.
Ils me dirent d’attendre et ils
allèrent chercher le prêtre du village, il parlait anglais.
Il me questionna soigneusement
afin de savoir qui j’étais. Il sembla satisfait à la vue de ma plaque
d’identité. Il me dit que les personnes que je venais de rencontrer étaient
amicales, mais certains de leurs proches ont été envoyés dans des camps de
concentration en Allemagne pour avoir aidé des aviateurs américains. Ils
allaient essayer de me fournir des vêtements et me loger pour la nuit, mais il
faudra que je parte avant l’aube.
Il me dit que les voisins des deux
côtés étaient pros allemands, je réalisai ainsi que j’avais eu beaucoup de
chance d’arriver dans cette maison. Je reçu un excellent repas et des vêtements
civils que j’enfilai au dessus de mon uniforme. Ils me dirent de quitter le
Luxembourg, où j’étais, et d’aller en Belgique plutôt qu’en France car la
frontière était sévèrement gardée.
Je quittai tôt le matin accompagné
par l’homme de la maison. Nous traversâmes le village et il m’indiqua le
chemin. Rapidement il me sembla entendre quelqu’un criant « Halt »,
mais comme le son n’était pas très proche, je continuai de marcher et rien ne
se passa.
Je marchai le long de la route
jusque vers 13h rencontrant beaucoup de personnes à pieds ou à vélo. Personne
ne sembla s’intéresser à moi et je voulus me diriger vers l’ouest. Comme aucune
route du village que je venais d’atteindre ne se dirigeait vers l’ouest, je
repartis dans les chemins et les champs.
Ce jour-là, les choses
commencèrent à se gâter. Je détériorai ma gourde en la cognant contre du fil de
fer barbelé, et depuis ce moment je ne pouvais plus boire que l’eau des
ruisseaux.
Il commença à neiger intensément.
De plus, je devais maintenir ma boussole au sec afin que je puisse continuer à
l’utiliser. Je continuai à travers champs jusqu’au soir et je dormis dans les
bois cette nuit-là.
J’avais été enrhumé lors de mon
saut en parachute et je m’attendais à avoir une pneumonie, mais cela ne sembla
pas se produire.
Le septième jour, j’arrivai hors des bois vers
10h et je longeai des routes le restant de la journée. Vers 16h30 je traversai
une ville, Habay
Il neigeait toujours abondamment
et je souhaitais trouver un endroit où loger. J’arrivai dans un village dont la
rue était déserte et je toquai à la porte d’une maison. Je dis aux habitants
que j’étais un aviateur américain et que j’avais besoin d’aide. Un homme me
toisa de haut en bas et m’amena dans la cuisine. Il vit que j’avais froid et il
me servit un verre de Brandy.
Une femme me donna de l’eau pour
laver mes pieds. Ils me nourrir et me dirent que je pouvais passer la nuit.
Le soir suivant, un ami vint et la
suite de mon séjour fut organisée.
Le Lt Sheppard reçu la « Bronze Star » pour la réussite
de son évasion remarquable et sa conduite exemplaire durant les 7 jours de son
expédition.
Des informations très intéressantes au sujet de cet avion sont aussi
parues sur le site suivant :
Vous pourrez y lire que le B-17
42-31040 s’est écrasé près des « Roches de Baclain » non loin d’un
camp de maquisards qui récupérèrent les mitrailleuses arrière avec lesquelles
ils purent repousser une attaque allemande.
L’épave du B-17 près des « Roches de
Baclain »
Les mitrailleuses arrière d’un B-17
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