Durant la guerre, de nombreux membres du
personnel navigant furent décorés de la « Silver Star » pour acte de
bravoure.
Voici le récit d’un de ces actes qui débuta
dans le ciel Ardennais.
Sources :
E&E Reports #2471,#2472 et #2473
http://www.457thbombgroup.org/
Le 10 septembre 1944, le B-17 44-8032
appartenant au 759e BS du 457e BG décolla de sa base de
Glatton pour aller bombarder une usine de moteurs Daimler-Benz à Gaggenau, en
Allemagne.
La
formation effectua un bombardement à vue, à une altitude de 25000
pieds , les résultats furent bons. Après avoir largué leurs bombes, les
bombardiers reprirent le chemin de leur base par l’itinéraire prévu.
Mais au dessus de l’objectif, le B-17 44-8032 piloté par le
Lt Paul Gilbert avait été touché par la flak. Le moteur n°4 prit feu, et les
systèmes hydrauliques et de distribution d’oxygène furent mis hors service
ainsi que l’intercom.
Le T/Sgt
Foltz, mécanicien de bord, se rendit à l’arrière du bombardier pour prendre des
nouvelles de l’équipage et vérifier si l’appareil avait subi d’autres dégâts.
Entretemps,
l’avion avait continué son vol. Le pilote, le Lt Gilbert actionna le signal
d’évacuation, brancha le pilote automatique et sauta avec 3 autres équipiers se
trouvant à l’avant de l’appareil :
- le Lt Richard Palmer, co-pilote
- le Lt Andrew Brown, navigateur
- le Lt Anthony Wodek, bombardier
Les
rapports d’évasion de Gilbert, Palmer et Brown nous apprennent qu’ils
atterrirent dans la région nord d’Arlon, très près le la zone des combats. Ils
furent aidés par des civils et ils purent rapidement gagner les lignes
américaines toutes proches. Ces rapports indiquent que le Lt Wodek atterrit lui
aussi dans la même zone, mais nous ne disposons d’aucune autre information,
aucun rapport d’évasion n’a été enregistré à son nom.
Nous
fûmes très surpris en lisant le commentaire suivant, écrit par le Lt Gilbert:
« le reste de
l’équipage continua le vol durant un certain temps et sauta dans nos lignes »
Que
s’était-il donc passé ?
Le pilote
ne s’était pas rendu compte que l’intercom était en panne et que le signal
d’évacuation n’était donc pas parvenu aux hommes situés plus à l’arrière.
Quand le
T/Sgt Foltz revint dans le cockpit, il le trouva vide !
Il avait
souvent eu l’occasion de voir le pilote manoeuvrer l’avion, et il en savait
assez pour maintenir le B-17 en vol. Il prit les commandes et mit le cap vers
l’ouest, vers les territoires libérés. Il semble que le vol dura encore environ
1h30. Quand Foltz fut certain qu’ils étaient au-dessus de la France, déjà
libérée, il donna l’ordre d’évacuation. Ce ne fut que quand les autres
équipiers eurent sauté que Foltz sauta à son tour. Ils atterrirent tous en
sécurité et rejoignirent leur base de Glatton.
Le B-17
alla s’écraser dans un champ que les rapports d’évasion situent dans la région
d’Amiens.
Pour son ingéniosité, sa
détermination et la possession de soi dans des conditions extrêmes, le Sgt.
David C. Foltz reçut la « Silver
Star ».
Il reçut en outre la
« Purple Heart » pour blessures reçues au cours de cette mission.