B-17 G - N° 42-31050 - 379e BG - 525e BS
MACR 2874
Informations aimablement
transmises par
Monsieur Jean-François
Noirhomme de Joubiéval
- « Le 29 janvier 1944 au petit matin a
eu lieu une opération de grande envergure menée par les bombardiers de la 8e
Air Force situés dans l'est de l’Angleterre.
- C'est ainsi que des dizaines de bombardiers
B17 américains décollent depuis les
nombreuses bases situées dans l'est de l’Angleterre comme Kimbolton pour une
mission au dessus de l'Allemagne et plus précisément Frankfurt où des objectifs
stratégiques (entre autre une usine de fabrication d’éléments de moteurs) ont
été repérés et doivent être détruits pour ralentir l'effort de guerre nazi.
- Ce jour là, ce sont au total des centaines
d'avions qui se retrouvent dans le ciel :
principalement des B17 et des B24.
Les différentes escadrilles se rejoignent dans le ciel en formant
d'immenses formations en vol. Le
spectacle est impressionnant.
- Parmi ces bombardiers, le B17 42-31040 de
Hoverkamp (qui s'écrasa le même jour non loin de Baclain-Langlire et qui figure
par ailleurs sur ce blog) mais également
le B-17 42-31050 de Rhyner.
- Le 42-31050 de Rhyner a lui aussi subi des
avaries. Même s'il est parvenu à reprendre la route de l'Angleterre
les moteurs s'arrêtent les uns après les autres et Rhyner donne l'ordre à ses
hommes de sauter en parachute.
- Les premiers tombent dans la région de Gouvy
tandis que Rhyner saute au dessus de Wibrin.
Il a bloqué les commandes du B17 qui continue
son chemin. Mais, avec un seul moteur
fonctionnant, le B17 continue sa route sur une quinzaine de kilomètre en
opérant un virage vers la droite (Puisque sans pilote à bord pour compenser la
dérive)
- C'est ainsi que les habitants de Sart
Joubiéval en ce 29 janvier 1944 voient un bombardier américain B17 en perte de
vitesse traverser le ciel de Joubiéval en direction de la route menant de
Provedroux à Petite Langlire.
- L'avion continue sa route au dessus du bois
du Hestreu en étêtant les pointes des grands épicéas avant de s'écraser dans un
petit bois, le long d'un chemin non loin de l'actuel terrain utilisé pour les
courses de motocross.
D'après les témoins, la trajectoire de l'avion
était clairement visible dans les sapins.
- Aussitôt, des membres de la résistance
locale entreprennent de récupérer du matériel de cet avion ainsi que le
carburant car l'avion n'a pas explosé au sol.
Du carburant est encore présent dans un
réservoir.
- 72 ans plus tard, grâce à des renseignements
fournis par des habitants de la localité, je me suis rendu avec quelques amis
sur les lieux du crash.
- Il ne reste bien sûr plus grand chose des
quelque 30 tonnes de l'avion. Néanmoins,
quelques centaines de petits morceaux ont été retrouvés sur place.
- Sans importance vous diront beaucoup.
- Et pourtant, la recherche de la vérité
historique vous permet souvent de faire des rencontres formidables, d'obtenir
des témoignages qui s'avèrent fort intéressants.
- Et puis, un peu de chance vous fait découvrir
un morceau de tôle tordu sur lequel apparait un numéro : 31050. Il s'agit
de simples chiffres au pochoir noir, mais ils confirment le N° de l’avion.
- Grâce aux membres de Ardennes Avions 45 et
leurs contacts, il a rapidement été possible d'entamer des recherches quant à
l’identification et au destin de ce quadrimoteur et de ses occupants.
- Preuve en est que, septante deux ans après
les faits, collectionneurs et historiens peuvent unir leurs forces pour
résoudre des énigmes.
Quatre hommes réussirent à échapper aux allemands, six
autres seront faits prisonniers dès leur arrivée au sol ou plus tard en cours
d’évasion.
Equipage du 42-31050
Pilote
|
1Lt
|
Jack O. RHYNER
|
EVD
|
Co-pilote
|
2Lt
|
Leon E. LEVENS
|
EVD
|
Bombardier
|
2Lt
|
Harry G. WALZ
|
PG
|
Navigateur
|
2Lt
|
James C. DENNIS
|
PG
|
Tourelle Supérieure
|
S/Sgt
|
Joseph A. VENTIMIGLIA
|
PG
|
Radio
|
S/Sgt
|
Fred D. BROWN
|
EVD
|
Tourelle ventrale
|
Sgt
|
Malcolm F. ECKELBERRY
|
EVD
|
Mitrailleur latéral
|
Sgt
|
Larry D. GILES
|
PG
|
Mitrailleur latéral
|
Sgt
|
John E. AULT
|
PG
|
Mitrailleur arrière
|
Sgt
|
Franck G. MABANTE
|
PG
|
lLt Jack O. RHYNER
(photo: Findagrave.com)
|
Jach Rhyner
continua sa carrière dans l’Air Force. Il combattit aussi en Corée et au
Vietnam. Il prit sa retraite en 1964 avec le grade de Colonel. Il passa ensuite
dans le civil comme instructeur dans des écoles de pilotages. Il est décédé en 2010.
Extraits du rapport d’évasion du Lt Rhyner :
« Nous fîmes un
décollage tardif et nous fûmes forcés de « chasser » après notre
formation sur une bonne distance. Nous rejoignîmes la formation et nous
reprîmes notre position. Après un petit moment, un des moteurs s’éteignit.
Cependant, comme nous étions près de l’objectif, je décidai de rester avec la
formation. En approchant de la zone de
flak, notre bombardier glissa hors de la formation et se retrouva un peu à
l’arrière. Quatre Fw190 firent une passe sur nous, mais leur objectif était la
formation et je pense que leurs tirs ne nous causèrent aucun dommage. Après
avoir quitté l’objectif, un autre moteur se coupa et nous perdîmes de
l’altitude. Ensuite un troisième moteur se mit à fumer et le quatrième se mit à
« cogner » à cause de l’excès de puissance que nous devions utiliser.
Le navigateur donna notre position quelque part au-dessus de la Belgique et je
donnai l’ordre d’évacuation.
Je fus le dernier
hors de l’avion et j’atterris dans un petit village appelé Wibrin. Je commençai
à m’éloigner et un homme me suivit et me conduisit dans un petit bois. Il
m’apporta de la nourriture et me conduisit dans un autre village appelé Nadrin
où un homme et sa femme me cachèrent durant deux jours. De là, je fus pris en
charge par un prêtre à Dochamps, puis dans un abri dans les bois. De là, je fus
dirigé sur Jupille. »
Extraits du rapport d’évasion du S/Sgt Brown :
« Je sautai en
parachute le 29 janvier 1944 et j’atterris à un mile à l’intérieur de l’Allemagne,
à l’est de Gouvy en Belgique. Je marchai vers l’ouest durant 4 heures avant de
rencontrer quelqu’un. Un homme me donna la direction de Gouvy (8 miles au nord-est de Houffalize). Tandis que je
marchais le long de la route, un homme à vélo me demanda si j’étais Harold H.
PINDER et il me montra une carte de parachute portant ce nom. Quand j’expliquai
que j’étais un autre aviateur, il me donna un manteau civil, une chemise et un
pantalon beige. Je me cachai dans les bois durant la nuit et le lendemain matin
je fus emmené dans une grande maison juste en face du bureau allemand des
douanes de Gouvy.
J’ai pensé que cela
pouvait être la maison du maïeur. »
Remarque : Le B-24 42-7547 du Lt Harold H. PINDER s’est
écrasé le même jour entre Wibrin et Dinez.
Les rapports d’évasion du Lt LEVENS et du Sgt ECKELBERRY ne
contiennent pas d’informations détaillées.
Lieu du crash du B-17 42-31050 (Info:
Jean-François Noirhomme de Joubiéval)
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