Les débris du B-17 44-6305 dans une prairie de Bourcy |
MACR 10209
Nous tenons à remercier les
personnes suivantes :
Mr Guy Maquet, de Bourcy, pour son
témoignage sur le crash et les photos de l’avion.
Mr Georges Annet, de Wandebourcy, pour son témoignage concernant la chute du
pilote.
Mr Ivo de Jong, auteur
du livre « The history of the 487th BG (H) »,
pour
sa précieuse collaboration.
Mr Paul Webber, Sécrétaire de l’Association du 487e
Bomb Group,
pour la biographie et les photos du pilote, le Lt Preston.
Les informations générales ont été
puisées sur le site web du 487e Bomb Group: www.487thbg.org
Les rapports d’évasion des hommes ayant échappés aux allemands ont aussi
été consultés.Le 12-Sep-44, le B-17 N°44-6305 appartenant au 838e Bomb Squadron du 487e Bomb Group décolla de sa base de Lavenham, en Angleterre, pour aller bombarder une raffinerie à Magdebourg, en Allemagne.
Un peu au sud de
Brême, le moteur #4 tomba en panne et le bombardier se retrouva derrière sa
formation. Les bombes furent larguées sur une ville allemande et le pilote
signala par radio qu’il voulait rejoindre le point de rendez-vous. Ils
arrivèrent trop tôt à l’endroit prévu, et la décision fut prise de retourner
par la France. Près de Kassel, le pilote signala que le moteur #3 était aussi
tombé en panne. En approchant de la frontière allemande, le moteur #2 se coupa
aussi et le pilote donna l’ordre d’évacuation.
6 hommes purent échapper aux allemands en
rejoignant les lignes américaines, 2 autres furent capturés.
Malheureusement le 2Lt Preston, le pilote, sauta probablement trop tard.
Son parachute ne s’ouvrit pas et il se tua en arrivant au sol.
L’avion alla s’écraser dans une prairie au sud de Bourcy, non loin de la
route vers Moinet.Le 2Lt Walter H. PRESTON |
Tombe du 2Lt Preston au Morning View Cemetery
à Bluff City dans le TENNESSEE
|
Biographie
du Lt Preston, pilote du 44-6305.
Le 2Lt Walter Hollis Preston, N° 0765314, est né dans le Tennessee le
16 décembre 1922.
Sa ville natale était Bluff City, dans le comté de Sullivan, Tennessee.
Ses amis l’appelaient « Hollis ».
Il avait terminé 4 années d’école supérieure et était célibataire quand
il s’enrôla dans l’Armée de l’Air à Knoxville, Tennessee, le 29 août 1942.
Après avoir terminé son entraînement dans l’Air Force, un équipage lui
fut assigné.
L’équipage Preston acheva son entraînement au combat sur B-17. Il fut
envoyé en Angleterre et fut assigné au 838e Squadron de bombardement
du 487e Groupe de bombardement.
Leur base, appelée Station 137, était située à 2 miles au nord-ouest de Lavenham, dans le Suffolk
en Angleterre. L’équipage arriva à la Station 137 le 28 juillet 1944, et fit
partie de la 8e Air Force américaine en Europe.
Le 12 septembre 1944, lors de la mission sur Magdebourg, 3 moteurs
tombèrent en panne et l’équipage du sauter en parachute à proximité des lignes
américaines.
Le Lt Preston fut tué, il s’emmêla dans les sangles de son parachute et
se brisa le dos en percutant le sol.
Plusieurs
sources signalent que le Lt Preston fut initialement enterré à St Vith.
Or sur
l’extrait de l’IDPF ci-dessous, (Individual Deceased Personal File), on peut
lire les deux informations suivantes:
1-
Lieu et date de décès: Bastogne le 12
septembre 1944. (Le village de Bourcy, où l’avion s’est écrasé, n’est distant
que de 9km à vol d’oiseau de Bastogne)
2- Lieu et date de l’enterrement: le 15 septembre 1944 à Fosses.
Est-il
vraisemblable qu’on l’ait transporté jusque St Vith pour l’y enterrer pour deux
jours ?
La
question reste posée…
Après la guerre, le
Lt Preston fut rapatrié aux Etats-Unis. Il
repose maintenant au Morning View Cemetery , à Bluff City , Tennessee .
Les deux hommes capturés et emmenés en captivité sont :
Le Sgt Roy C. MEYERS,
opérateur radio.
Le 2Lt Ora SPAID,
navigateur.
Dans un récit datant d’après la guerre, le Lt Spaid explique que
l’évacuation de l’avion put se faire systématiquement et sans précipitation.
Les hommes sautèrent un par un par la porte arrière. C’est ainsi que les hommes
atterrirent relativement loin les uns des autres.
Le Sgt Meyers sauta le premier, le
Lt Spaid sauta le cinquième, ils furent tous deux capturés. Les 3 hommes ayant sauté
en 2e , 3e, et 4e position purent échapper à
l’ennemi. Cela montre bien que les troupes au sol étaient assez dispersées.
Tous ceux qui sautèrent après le Lt Spaid échappèrent également à
l’ennemi.
Liste des hommes ayant
échappés aux allemands et extraits de leurs rapports d’évasion.
Remarque
importante :
Par le passé, nous avons
remarqué que des erreurs pouvaient exister dans les rapports d’évasion ou
d’accident, notamment dans la
localisation des lieux de crashes ou des coordonnées. Il faut donc prendre ces informations
avec une grande prudence.
F/O Orville M SHULTZ, bombardier.
Il suppose que ceux
qui ont sauté avant lui sont tombés en territoire ennemi.
Il signale que le
pilote automatique était enclenché.
D’après
lui, l’avion a été abattu près de Malmédy.
Il dut se cacher dans
un tas de bûches, car des allemands se trouvaient non loin de lui.
Il se mit ensuite en
marche à la rencontre des américains.
C’est 18 heures après
son atterrissage qu’il à rencontré des hommes du 635e Bataillon américain
de destructeurs de chars.
Sgt Delmar J. GALLOWAY, mitrailleur latéral.
Il
signale que l’avion n’avait pas de dégâts, mais bien 3 moteurs en panne.
Lui aussi
prétend que l’avion est tombé près de Malmédy
Il donne Bullange
comme point d’atterrissage en parachute.
Il s’est caché durant
environ 4 heures avant d’aller à la rencontre de troupes américaines vues dans
un village proche.
Il a été recueilli
par 102e Bataillon de Cavalerie.
2Lt William E.
BENDT, co-pilote.
Il signale avoir
sauté à 5 miles au NE de St Vith, près d’un village.
Il dit
que l’avion est tombé à la frontière germano-luxembourgeoise.
Il a marché vers le
SO durant 6 heures et rencontra un fermier près de Commanster.
Les américains
n’étaient pas loin et, après l’arrivée de 3 destructeurs de chars, il fut
conduit au poste de commandement de Commanster.
Il fut évacué vers
Bruxelles, puis vers la France.
C’est par un MP qu’il
apprit le décès de son pilote.
S/Sgt Robert H.
EASLEY, mécanicien.
Le premier village
rencontré est Heeresburg en Belgique.
(Il existe un village dénommé Herresbach, au nord-est de St Vith. Est-ce le
village dont Robert Easley veut parler ?)
A la
question « Où est tombé l’avion ? » il
répond : « A 25 miles au sud-ouest de St Vith ».
Easley atterrit en
parachute dans l’arbre d’une forêt et se coupe aux jambes.
Il entend des tirs à
l’ouest.
Il marche vers
l’ouest jusque 19h30, il avait atterri vers midi.
Il remarque beaucoup
de troupes allemandes et il entend des chars.
Il dormit dans un
champ jusque 6h30 et marcha dans les bois jusque 08h15.
Des troupes
américaines passèrent et il resta avec eux une journée. C’était une unité de
cavalerie blindée de reconnaissance.
Il fut conduit
en à un poste de commandement à
l’échelon arrière, puis vers Sedan en France, puis vers Soissons et Paris.
Il précise d’autre
part qu’il a contacté l’unité de cavalerie près de la frontière allemande, à la
pointe nord de la province de Luxembourg.
20 heures se sont
écoulées entre son atterrissage et sa rencontre avec les américains.
Sgt Dorsey E. WILSON, mitrailleur ventral.
Il
signale que l’avion est tombé à la frontière belgo-allemande. Il n’a pas vu
l’épave.
Il a atterri à environ 200m d’un bois près d’Amelscheid.
Il vit deux allemands
s’avancer vers lui. Il prit son parachute et s’enfuit dans les bois.
Les allemands firent
feu, et il accéléra encore.
Il put se cacher dans
un tas de bois et les allemands continuèrent leur poursuite, comme s’ils
croyaient qu’il était toujours devant eux.
Il resta dans cette
cachette durant 3 heures puis se s’enfonça plus profondément dans les bois.
Il se cacha ensuite
dans un bois de jeunes sapins, camouflé en plus par des branchages.
Il resta deux jours
dans cette cachette, car des allemands sont arrivés et avaient mis un canon de
88mm en batterie. Il ne put rien boire ni manger durant ces deux jours.
Il sortit de sa
cachette lorsqu’il aperçut des américains, c’était une unité du 102e
bataillon de cavalerie.
Sgt Laurie S. HORNER, mitrailleur arrière.
Il signale qu’il a
atterri dans des arbres à 16km derrière les lignes allemandes.
D’après
lui, l’avion est tombé en Belgique, sans autre précision.
Il s’est caché
jusqu’à la tombée de la nuit.
C’est après 5 jours
qu’il fut récupéré par une unité du 102e bataillon de cavalerie.
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