jeudi 5 décembre 2013

Crash d'un B17 à Gossonru Remouchamps le 12 mai 1943

Le crash du « Lucky Lady » à Gossonru
B-17G  -  N° 42-39941 „Lucky Lady“   452e BG - 751e BS  MACR 4819   

EQUIPAGE

Pilote

1Lt
Richard F. NOBLE
Co-pilote
2Lt
Daniel G. VIAFORE
Bombardier
2Lt
Bruce W. CLAGO
Navigateur
2Lt
Richard D. LAULE
Mécanicien
T/Sgt
Lloyd A. MARTIN
Radio
T/Sgt
Robert ATKINS
Tourelle ventrale
S/Sgt
Ralph J. MUNN
Mitrailleur latéral D
S/Sgt
Vernon L. MOODY
Mitrailleur latéral G
S/Sgt
George B. BRUSH
Mitrailleur arrière
S/Sgt
Leon H. DAVIES

Le 12 mai 1943, le « Lucky Lady » décollait avec son groupe de bombardement de la base de Deopham Green pour aller bombarder un objectif à Brux, en Tchecoslovaquie. C’est au-dessus de cette localité qu’il fut touché par la flak. Le pilote réussit à ramener son avion vers l’ouest, mais il dut donner l’ordre d’évacuation dans la région de Sprimont.
Le B-17 s’écrasa à Gossonru, sur le flanc d’un coteau.

Extraits des informations du MACR 4819
Témoignage du 1Lt Donald Hattrem.
Le bombardier B-17 42-39941 fut atteint par la flak directement au dessus de Brux.
Il avait deux moteurs hors service, il ne put suivre la formation et il prit du retard.
Le pilote me demanda une protection de chasseurs, et je les appelai. Les chasseurs arrivèrent endéans les 5 minutes. Je vis le B-17 pour la dernière fois près de la frontière Française, il se trainait loin de la formation, mais il était sous contrôle et gardait le bon cap.

Témoignage du 1Lt Raymond Kurtz.
En quittant l’objectif, l’avion 42-39941 demanda une protection de chasseurs. Il avait un moteur hors service, mais l’appareil était sous contrôle. En approchant de Francfort, il appela sur le canal A en disant « Je ne crois pas que j’atteindrai la côte ». Je lui ai dit de tenir, si possible, jusqu’au territoire ami et puis d’évacuer l’avion. Les derniers mots que j’entendis furent « Compris, je vais essayer de faire ainsi ». Il était à la traîne mais gardait le bon cap la dernière fois que je le vis.

Témoignage du 2Lt Richard Laule, navigateur sur le « Lucky Lady ».
Tout l’équipage sauta en parachute dans la même région située autour de Sprimont, en Belgique. Par l’intermédiaire de la Résistance Belge, j’entrai en contact avec 4 autres membres de l’équipage : le bombardier (2Lt Clago), le mécanicien (T/Sgt Martin), le radio (T/Sgt Atkins) et le mitrailleur ventral (S/Sgt Munn).
J’appris que le mitrailleur arrière (S/Sgt Davies) et les deux mitrailleurs latéraux (S/Sgt Moody et S/Sgt Brush) furent capturés dès leur arrivée au sol. Je fus informé plus tard que le pilote (1Lt Noble) et le co-pilote (2Lt Viafore) étaient hébergés par un autre groupe de la Résistance.

Ce témoignage est partiellement contredit par le rapport allemand KU 1841.
En effet, il y est indiqué que les S/Sgt Leon Davies, Vernon Moody et George Brush ont bien été capturés le 12 mai 1943,  mais il est précisé qu’ils étaient tous les trois en habits civils. On peut donc en déduire qu’ils ont été capturés un certain temps après leur arrivée au sol, et non pas immédiatement.

Suivant ce même rapport KU 1841, 4 hommes ont été capturés à Liège le 27 juin 1944 :
Le 2Lt Bruce Clago, le 2Lt Richard Laule, le T/Sgt Lloyd Martin et le S/Sgt Ralph Munn.
Ce dernier avait eu des deux jambes gelées, car sa combinaison chauffante n’avait plus fonctionné suite à une panne du circuit électrique consécutive aux dégâts causés par la flak.
Dans un premier temps, un médecin belge l’avait soigné du mieux qu’il pouvait, mais après sa capture, un médecin allemand voulut l’amputer. Ralph refusa et recouvrit finalement l’usage de ses jambes, mais celles-ci restèrent déformées pour le restant de ses jours.
Le S/Sgt Robert Atkins avait quitté ses 4 compagnons avant leur arrestation à Liège le 27 juin. D’autres résistants avaient besoin de lui à cause ses connaissances en technique radio. Il échappa ainsi à la capture et fut hébergé en Belgique jusqu’à la libération.

Le 1Lt Richard Noble et le 2Lt Daniel Viafore, hébergés par le réseau  Comète, resteront ensemble jusqu’au début du mois d’août 1944.
Le 2Lt Viafore sera libéré le 06 septembre 1944 au camp d’Acremont par les troupes américaines.
L’histoire complète du Lt Viafore peut être consultée sur le site du réseau Comète :

Le 1Lt Noble décida de quitter le camp pour tenter de rejoindre les lignes américaines par ses propres moyens, mais il fut repris par les allemands.
Il parvint encore à s’échapper en compagnie d’un pilote canadien, le P/O Henri Dube, mais ils furent à nouveau repris.
Ils furent exécutés par les allemands à Olizy (Ardennes françaises) dans l’après midi du 8 août 1944.

Le 1Lt Richard Noble repose au Cimetière Américain de Neuville en Condroz.

Parcelle D - Rangée 4 - Tombe 19
1Lt Richard NOBLE