Un article intéressant a été trouvé dans un journal
provenant de la collection de journaux de guerre édité par différents journaux
de l'époque dont Paris soir - Réveil du
nord -
La France socialiste - Le petit parisien - Paris soir - L'humanité… de 1940 à 1945.
Cet article concerne l’histoire du premier
avion à réaction américain.
Le titre en est le suivant :
Nous avons trouvé ce témoignage d’époque fort intéressant et nous en recopions ci-dessous de larges extraits.
Caractéristique
La caractéristique de l’avion
propulsé par compression d’air est l’absence d’hélice (et pour simplifier nous
l’appellerons donc par la suite de ce texte « avion sans hélice »).
Le carénage des moteurs se termine par une large ouverture à l’emplacement
habituel de l’hélice. Là se limitent les différences extérieures essentielles
entre cet appareil et un avion de type normal. L’avion sans hélice n’a donc
rien, on le voit, de quelque mystérieux engin tombé de la planète Mars.
Mais la question change d’aspect
quand on entre dans le domaine des performances, domaine dans lequel l’avion de
ce type s’est révélé infiniment supérieur à tous les modèles à hélice. Aussi
a-t-il retenu l’attention des techniciens britanniques et américains et aux
Etats-Unis on produit actuellement en série le P.59 Airacomet, appareil d’entraînement à la chasse.
Origines du P.59 Airacomet : Un
développement anglo-américain
Les plans d’un moteur à réaction
furent déjà mis au point en 1933 par le britannique Frank Whittle. Celui-ci,
aujourd’hui Lieutenant Colonel dans la RAF, était alors élève officier dans
cette arme.
En 1937 son moteur était
définitivement au point. En 1939, le ministère de l’Air britannique passait une
première commande d’appareils équipés du moteur Whittle, dont le premier entra
en essais seulement en mai 1941.
Aux Etats-Unis, pendant ce temps,
la Commission Consultative de l’aviation s’intéressait au même problème. La
Grande-Bretagne ayant transmis en juillet 1941 à Washington des copies des
plans de Whittle, les spécialistes américains les approuvèrent et, dès
septembre de la même année, la Compagnie Générale d’Electricité se voyait
confier un moteur Whittle avec ordre d’en exécuter une copie exacte. La
construction de la cellule sur laquelle serait monté ce moteur fut commandée
aux usines aéronautiques Bell.
Le Bell P.59 Airacomet
Vu du sol, le P.59 semble posé sur
le nez. L’absence d’hélice lui permet en effet d’avoir un avant très bas et,
d’autre part, à partir du bord de fuite des ailes le fuselage remonte de façon
sensible, ce qui permet d’avoir une queue très haute, suffisamment éloignée du
cône d’échappement des gaz assurant la propulsion pour éviter tout risque
d’incendie.
Point de vue d’un pilote
Entraîner un pilote au maniement de l’avion sans
hélice est extrêmement aisé. Il y a juste quelques trucs à apprendre et
quelques habitudes à perdre. Voici d’ailleurs le point de vue de Johnston
- La mise en route de l’avion sans
hélice se fait sans qu’il soit utile de procéder d’abord au réchauffage moteur.
On a juste à appuyer sur le démarreur et, 30 secondes après, on est prêt à
décoller. L’importance d’une telle qualité est évidente tant du point de vue
tactique que de celui du pilote. Si, par exemple, des appareils ennemis
apparaissent brusquement, vous pouvez décoller du pont d’envol d’un
porte-avions presque instantanément. On n’a pas à s’inquiéter des histoires de
pression d’huile et autres complications qui, avec des appareils à hélice,
viennent empoisonner les instants qui précèdent le départ.
- Le décollage est analogue à
celui de n’importe quel avion pourvu d’un train d’atterrissage à 3 roues. Il a
lieu à une allure un peu inférieure à celle des plus rapides parmi nos
chasseurs actuels. Aussitôt quitté le sol, vous actionnez le mécanisme
permettant de rentrer le train d’atterrissage. Et alors… vous commencez à avoir
l’impression que vous avez oublié quelque chose. Si, en effet, vous étiez sur
un appareil normal, le moment serait venu de changer le pas de l’hélice, de
diminuer l’arrivée d’essence ouverte en grand pour le décollage. Avec l’avion
sans hélice, rien de tout cela n’existe. Vous n’avez rien d’autre chose à faire
qu’à voler.
- En l’air, le P.59 est une
splendeur. L’équilibre résultant des ailes basses, la disparition de la succion
des hélices font que l’appareil, malgré sa grande vitesse, est extrêmement
maniable. La moindre pression sur le manche à balai suffit pour exécuter
loopings, vrilles, tonneaux et montées en chandelle. Du fait qu’il n’y a pas de
brassage de l’air extérieur vous n’avez pas à lutter contre les remous, même
lorsque vous volez à petite vitesse. Ces caractéristiques donnent également à
l’avion sans hélice, lorsqu’il plane, un angle de descente extrêmement ouvert.
C’est à cela qu’est due la tendance de la plupart des pilotes, lors de leurs
premiers atterrissages, à dépasser le terrain.
- Un virage à grande vitesse exige
une grande attention. A une allure dépassant 600km/h, vous atteignez en effet
très rapidement une pression égale à quatre fois l’attraction terrestre au
niveau de la mer, et si vous prolongez l’épreuve plus de quelques secondes vous
perdez connaissance.
D’après certaines informations les
avions sans hélice allemands dépasseraient la vitesse de
INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
Sources: Wikipedia - Avions de Légende - Les Avions Légendaires -
The Skytamer Archive
Malgré tous les avantages décrits
par Alvin Johnston, le P.59 ne sera jamais opérationnel.
Déçue par les faibles performances du P.59, lequel
ne dépasse alors pas 658 km/h en pointe (ce qui est inférieur aux plus
récents des avions à hélice alors utilisés) et souffre également d'une
autonomie insuffisante, l'armée américaine abandonne tout espoir de l'utiliser
comme avion de combat. Une commande de 100 avions est annulée fin 1943.
La société Bell construisit cependant 50
appareils. Chacun était armé d’un canon de 37mm et de 3 mitrailleuses de
calibre.50. Ces avions furent assignés au 412e Fighter Group afin de
familiariser les pilotes aux caractéristiques des avions à réaction.
Le seul avion à réaction utilisé par les
forces Alliées durant la seconde guerre mondiale est le Gloster Meteor mis en service par la RAF.
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